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Littérature nomade

28 avril 2013

Quels aveux pour Saint-Augustin et Saint-François

Quels aveux pour Saint-Augustin et Saint-François d' Assise?

S'il fallait répondre sur ce qui réunit ces deux explorateurs d'un monde admettant sans condition le sacré dans la présence humaine, ce serait naturellement par la poésie patiemment travaillée et par l"altérité philosophique reliée en permanence avec une forme de chant intérieur à la précision sidérante. Or, il ne peut y avoir omission de ces trajectoires dans notre regard sur notre environnement contemporain. C'est à entendre de fait! Leurs aveux sont issus du souffle que nulle contrainte ne parviendrait à obtenir, dussent-ils subir l'épreuve de l'enfermement des camps que les pouvoirs ont trop souvent suscités. Leurs aveux sont en soi une victoire de penser. Quelques rares poètes les rejoignent dont Yannis Ritsos, dont Jean Cayrol, dont Jean Celte dans sa nouvelle épreuve et dans sa future ouverture. Nous serons sur leur route, avec allégresse. Voilà la plus belle des promesses à partager.

 

 

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6 décembre 2011

Jean Guéhenno, Henri Vincenot, Gilles Clément...

Quel est le point de liaison entre des auteurs guettés par l'oubli et d'autres comme Gilles Clément, Pierre Bergounioux ou Patrick Drevet? Si l'on met de côté le fait de racines géographiques et affectives précises pour chacun d'entre eux (Bretagne, Bourgogne, Creuse, Limousin, Jura...), nous pouvons y découvrir des pages très attachantes sur leur chemin vers l'écriture et l'amour des livres. La constitution progressive de leur bibliothèque s'est faite intimement de telle sorte que la rationalité est devenue subsidiaire dans le choix des titres-références. L'intimité de leur expérience unique s'inscrit dans une combinaison toujours en mouvement en surface puis sédimentée en profondeur. Cette sédimentation se solidifie peu à peu dans la mémoire sensible et mentale pour mieux infiltrer leur expérience de l' écriture . Les différents substrats et agglomérats se transmettent ensuite aux nouveaux lecteurs et lectrices, chacun avec leur environnement historique propre. Autour de ces écrivains, il y a aussi et très souvent des maisons transitoires ou habitées à plus long terme qui conservent la trace de ces expériences. Maisons familiales ou acquises, ou encore louées avant d'être mises en mots, voilà ce qui peut renforcer la rencontre forte et sensible avec une oeuvre. A contrario, le renoncement à l'une de ces maisons peut signifier un souvenir-aiguillon ou une banderille douloureuse qui augmentera notre émotion. Or, vous l'avez compris, je suis depuis des décennies touché par cette émotion. Je suis extrèmement redevable aux auteurs d'hier comme à ceux d'aujourd'hui d'autant plus qu'ils me donnent encore plus envie d'écrire. Peut-on rêver plus beau partage d'appétit? rémy des vignes
3 décembre 2011

Fred Bourguignon, poète sur le ciel d'automne

Enfin, voici le moment de renouer avec Fred Bourguignon, poète auteur de "La maison haute" dont j'ai égaré provisoirement le recueil dans ma bibliothèque en pleine réorganisation. Fred Bourguignon a su accrocher son paysage mental et son imaginaire aux Jurandes sur cette petite route qui monte vers la tour magique du chateau du Lot-et-Garonne. Or, il a suffi d'une parenthèse imposée dans mon quotidien pour permettre à la Poste de déposer dans la glycine ce très beau recueil intitulé "L'écriture pour un ciel nu" qui réunit "dix-neuf textes" soutenus par "l'économie intime des trois bois gravés à l'épargne en pleine page comme la vie coutumière"... Ce geste exceptionnel du facteur dans mon village du Poitou répare peu à peu les traces profondes de l'orage qui a grondé longtemps sur la fin d'octobre. Les jours à venir devraient ainsi s'avérer meilleurs, "ce qui justifie le bonheur de l'hiver 1982 à bonaguil". Notez bien dans le travail d'impression de Fred Bourguignon l'absence de majuscule comme un éloge de la simplicité et de la parole poétique enracinée dans sa liberté. rémy des vignes (dans ses vendanges tardives de novembre 2011)
4 octobre 2009

De retour vers ma bibliothèque

Suffit-il d'un déménagement pour désorganiser le lien si nécessaire vers nos livres préférés? Parfois oui. En revanche, c'est à partir d'une carte expédiée de Gargilesse, d'un Henri Vincenot saisi sur un vide-grenier, d'un appel téléphonique avec un échange sur un titre d'Alice Ferney - au milieu des enfants des gens du voyage -, d'une prison incapable d'imaginer sa bibliothèque comme support de l'autonomie individuelle que j'ai retrouvé le chemin des mots. Tous ces mots deviennent alors baume sur un quotidien au fil du rasoir, tous ces mots m'orientent vers un nouveau projet plus authentique et plus proches des véritables amitiés.

12 mai 2009

Rome: errance sur les bords du Tibre

L'errance se poursuit dans une ville (vile) de Rome mi-antique mi-contemporaine. Contemporaine de quoi? de la cruauté et de la décadence morale, la même qui fit disparaitre la Rome antique, maîtresse de la Méditerranée. Plus ma lecture de "Jaune caravage " avance, plus mon ressentiment contre Gilda PIERSANTI s'accroît. Plus mon envie de la rencontrer aussi, même si je dois en perdre provisoirement la vue. Les visions qu'elle nous donne comme cette toile d' "Elisabeth et Marie" au fond d'une église rempliront notre galerie d'art intérieure pour de nombreuses nuits (romaines et cinématographiques bien entendu). Peur et impatience nomade, là aussi et joie de lecteur surtout!

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3 mai 2009

Femmes auteurs, poètes, égéries ou méconnues

Sur ma table de chevet, d'autres noms: Léodile Béra dit André Léo, une autre figure du XIXème siècle et un récit en lien avec cette période, "Lydia cassatt lisant le journal du matin" par Harriet Scott Chessman, récit publié en mars 2009. Egalement, un roman policier (mais aussi une remarquable photographie de la ville de Rome d'aujourd'hui) de Gilda PERSANTI intitulé "Jaune Caravage" qui déroule son son intrigue sur un mois de septembre saisissant. Belle diversité, non?

3 mai 2009

Des femmes auteurs, poètes, militantes...

    Après Marie Noël, qui lit Eugénie de Guérin, l'ermite du chateau du Cayla près de gaillac? Là encore suffit de franchir le seuil d'une librairie de Poitiers, la librairie de l'Université tenue par l'excellent M. Gelineau, pour ressortir avec le "Journal et fragments publiés avec l'assentiment de sa famille" dans une édition de 1879. Eugénie note à la fin de sa vie: "J'ai renoncé à la poésie, parce que j'ai connu que Dieu ne demandait pas cela de moi; mais le sacrifice m'a d'autant plus coûté qu'en abandonnant la poésie, la poésie ne m' a pas abandonnée, au contraire, je n'eus jamais tant d'inspirations qu' à présentqu'il me faut les étouffer. A présent, je chanterais, à ma fantaisie (expression en italiques) ce me semble."  C'est ici le conditionnel qui déclenche l'aspect touchant de cette confession à peine littéraire dans sa spontanéité. Cette femme étonnante dans sa manière de vivre à la fois en communion avec son frère, de vivre en parallèle et souvent en contre-chant est devenue dans son entêtement à noter et à traquer  la poésie mérite une re-découverte.   

    La visite du chateau du Cayla où s'enracinait une bonne part de ses méditations mérite aussi notre intérêt. Miracle de la chambre attachée aux saisons et prolongée par d'autres chambres lors des rares voyages, lesquelles permettent de décrire presque à la manière de George Sand: "Dans ma chambre en hiver, d'où je vois ciel et eau, la Loire, la blanche et longue Loire qui nous horizonne... Mon goût des champs se trouve à l'aise ici dans l'immensité: plaisir des yeux seulement. Je ne sors pas, et c'est l'imagination qui fait l'oiseau et s'envole de tous côtés." Cela date de 1839 mais la notation tient toujours.

    Sensation bizarre de croiser à nouveau Julien Gracq à Saint-Florent en novembre!

30 avril 2009

Auxerre, Passage Cadet-Roussel, en plein midi

Qui lit aujourd'hui la poésie de Marie Noël, l'auxerroise, fille de Louis Rouget agrégé de philosophie? Il a suffit d'une flânerie dans la longue rue pentue qui remonte vers la basilique de Vézelay pour franchir la porte d'une antiquaire et repartir avec une belle édition des éditions Zodiaque. Belle édition avec d'entrée une lettrine étrange que l'éditeur a extrait du Liber sententiarum de Pierre Lombard et qui nous renvoie au XIIème siècle porté par un aigle et un lys pris dans son bec! L'illustration répond en écho au bestiaire de Saint-Germain ou de Saint-Etienne. Quant à l'écriture gothique, elle préfigure la difficulté d'élucider le sens du sacré. Marie Noël avait la vue et l'intelligence assez liées et assez aigues pour situer ses poèmes à la hauteur des têtes de colonnes. Comment ne pas entendre à travers sa voix la recherche de vérité des multiples compagnons qui ont inscrit durablement dans la pierre la présence de... de Dieu, de cet espace innommable et magnétique qui porte l'être vers le chant le plus intime, ou seulement d'une part d'eux-mêmes. Dans ce monde turbulent jusqu'à la bêtise la plus absurde et parfois la plus violente, reprendre la lecture du quotidien à partir de telles oeuvres fait un bien extraordinaire. En bref, c'est presque une bénédiction.

18 avril 2009

Prague-Fort de France: Kundera et Chamoiseau

Lire la perception de la littérature des Caraïbes de langue française (et créole) par Milan Kundera, quelle surprise! Je reviendrai à cette "chronique des sept misères" poétiques partagée. Admettez qu'il y a un grand pas à franchir sur cet égard contrasté en matière de lyrisme! Mais c'est toujours une gymnastique salutaire pour le lecteur qui se trouve propulsé bien au-delà des vitesse supersoniques à des hauteurs de connivence riche en oxygène. Ce dernier livre de Kundera renvoie bien sûr aux précédents et en particulier à cette exploration de l'identité d'être écrivain malgré tout. Quant à Chamoiseau, j'en profite pour saluer le Patrick, fils de Man Ninotte, qui m' a ébloui pendant quatre mois dans une sombre tripale de Fleury-Mérogis.

28 mars 2009

PRAGUE et autres paysages tchèques par la pensée

Aborder une ville comme Prague et sa vieille ville en particulier, c'est s'engager dans une exploration à double boussole. Avec beaucoup d'humilité, de curiosité et de rigueur, il convient d'aborder son histoire. Croisements de langues, de religions, d'enjeux politiques engendrent une complexité masquée par la vague touristique d'aujourd'hui. Traversées de rues et d'époques, traversées de générations et d'analyses marquées davantage en ce moment par la Présidence européenne, traversées d'atmosphères qui dépassent largement celles des cafés traditionnels, tout cela concourt à renouveler en grande partie les flâneries studieuses de Kafka. La République tchèque avec ses appétits culturels et son ouverture enthousiaste mérite beaucoup, beaucoup plus que le mépris bourgeois distillé ces derniers mois par nos autorités politiques. Prague et les paysages tchèques ne font pas que cultiver une nostalgie désuéte. Ils appellent toute notre sensibilité assortie d'une sympathie profonde. Autant dire que diriger mes pas et une part de mes rêvesvers ce qui s'écrit aujourd'hui là-bas me tente au plus haut niveau de la poésie!

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